Révolution typographique post-binaire

La thèse Faire durer la chaussée a été menée en lien avec des chercheur·euses en sciences sociales spécialistes notamment des infrastructures, ainsi qu’avec un ensemble d’acteur·ices de terrain (collectivités, entreprises de travaux publics…). Au sein des Science and Technology Studies (STS), elle prolonge notamment le dialogue entre des recherches consacrées aux activités de maintenance et de réparation, les travaux fondateurs sur l’éthique du care, et l’héritage de ces derniers dans certaines analyses écoféministes. Cette approche pose des questions complexes en matière de genre : si la maintenance des infrastructures routières relève du secteur fortement masculinisé des travaux publics, le problème de sa valorisation dans les petites collectivités se rapporte à celui de l’invisibilité du travail domestique de soin, historiquement féminisé.

L’importance de ces questions sous-jacentes à l’analyse motive une attention accrue au genre dans l’écriture. Les ligatures du Baskervvol ont permis de mettre en évidence la possibilité de défendre une écriture plus inclusive sans renoncer à la lisibilité des codes typographiques en usage pour ce type de production scientifique. Ce parti-pris, explicité en quelques lignes en bas de la page de titre, a également été salué par les rapporteur·es de la thèse, dans leur rapport ainsi que dans leur prise de parole en soutenance.